SE REGARDER LE NOMBRIL A DELPHES
Les grecs pensaient que Delphes était le nombril du monde mais ce sont surtout les prophéties de ses pythies qui furent au centre des plus grandes histoires grecques. C’est là que Laïos apprit qu’il serait tué par son fils et que son fils Œdipe apprit qu’il tuerait son père. La prophétie évidemment les a conduit l’un vers l’autre. C’est là-bas également qu’Agamemnon a appris qu’il devait sacrifier sa fille, ce qui provoquera sa propre mort d’ailleurs, et celle de beaucoup d’autres. Sacrées chipies que ces pythies, elles ont plus d’un tour dans leur sac.
De nos jours, le village de Delphes est une longue rue touristique parsemée d’hôtels et restos baragouinant la langue que le client désire. Les traditions se perdent ! Olive voulait à tel point tester les capacités d’Apollon qu’il en oublia son passeport et son portefeuille dans le car mais ce sont finalement les flics qui eurent le dernier mot : « - 9. Bus station. ». Les grecs, on en est sûr, ont dû se sentir inspirés par les jolies falaises des environs et c’est certainement cette forte impression qui les conduisit à en faire un haut lieu de culte. Nous, on était bien calés à notre petit coin de bivouac où seules les chèvres osaient s’aventurer. On a bien profités également de la plus grande oliveraie que nous n’ayons jamais vue. Le site archéologique finalement nous a paru bien pâle comparé au prix d’entrée haut en couleur : nous ne l’observerons que du bas mais la vue était belle et, pour une fois, la journée s’est terminée tôt et nous nous sommes contentés de nous regarder le nombril.