Sicilia
Un bateau et puis s’en vont. Les voiles, les gênes, les révolutions, la mer a tout effacé. Dans le port de Palerme, on vit la dolce vita : l’Europe est de retour. L’accent chante et les mains parlent, les églises chassent les mosquées, les femmes investissent les rues et la nuit est à la fête.
Les rues se visitent comme des musées, dévoilant la richesse historique de l’île.
Nous retrouvons les pâtes, cuisinées comme nul part ailleurs et notre bien –aimé saucisson.
Les touristes affluent de partout mais les italiens (et italiennes) restent les maîtres de la mode : lunettes œil-de-mouche, jeans plus que taille basse, coupe crête de coq...
Les siciliens ne sont pas moins croyants que les maghrébins. On ne trouve pas une rue sans sa Marie, un magasin sans une effigie de San Pio. On affiche sa foi sur les murs, à la messe, durant la procession de Pâques ou encore en déguisant Marie, encore elle, avec une petite feuille de palmier.
Notre visite de la Sicile est une histoire de fuites : des hôtels et des visites payantes d’abord. L’île ne montre ses beautés qu’à grands frais. Les monuments mais aussi les plages ou les coins de nature, tout est payant, et pas qu’un peu. Il reste heureusement encore plein de lieux magiques à découvrir. La gentillesse et l’accommodement des siciliens nous aident par contre beaucoup dans nos recherches de camping sauvage ou nos itinéraires. La pluie s’installe durablement et nous fait finalement quitter l’île. Les nuages ont caché l’Etna tant convoité jusqu’au dernier jour. L’attente nous a permis de découvrir la belle Taormina et son Isola Bella.
Nous avons heureusement pu profiter des merveilleuses plages aux eaux translucides de la réserve Zingaro.
Nos trois jours dans les îles éoliennes nous laissent un superbe souvenir. Notre petite tente est installée dans l’île Filicudi et nous nous baladons, la verte île Salina en face, Stromboli et son volcan en fond, suivant la procession pascale, les chemins abandonnés, les escaliers sinuant entre les maisons de chaux blanche, observant les aller-retour des mules à Alicudi, les plages aux eaux turquoises, et les énormes bancs de poissons ou… de méduses !